jeudi 22 août 2013

L' Hypothèse familiale progresse

Lors de ces derniers mois, deux productions scientifiques et politiques sont venues accréditer la thèse de l'impact générique de la formation sociale familiale.

Dans leur étude internationale consacrée aux rapprochements des valeurs familiales et de la régulation du marché du travail, 4 économistes, 2 français et 2 américains, ont mis en évidence la forte corrélation entre des types familiaux et les différents types de régulation du marché du travail.
Les chercheurs se sont appuyés sur des sources d'informations indépendantes entre elles qui rendent leur démonstration très probante. La première, The World Values Survey (WVS) s'étalant de 1980 à 2000, et la deuxième, The Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe (SHARE) qui recueille des données de 2006 pour cette étude.

WVS fournit notamment, un large éventail d'indicateurs subjectifs sur la relation entre les parents et les enfants et en particulier des indications sur la cohabitation de plusieurs générations, comme signe d'un attachement ou non des enfants aux parents. Il faut remarqué ici que cet indicateur clé, est utilisé depuis très longtemps par les leplaysiens, le groupe de Cambridge et Emmanuel Todd.

SHARE fournit des données précises sur la santé, le statut socio-économique et le réseau social et familial des individus âgés de 50 ans ou plus. Par exemple, l'enquête SHARE collecte des informations détaillées sur proximité géographique des enfants et des parents. De cette enquête nos économistes ont construit trois différents indicateurs de l'attachement de la famille à l'échelle du pays:
- la fraction des enfants adultes (plus de 24 ans), qui vivent à 5 km ou moins de leur famille.
- l'âge moyen auquel les jeunes ont quitté la maison
- la fréquence des contacts que les parents ont avec leurs enfants

Autant d'indicateurs qui révèlent le degré d'attachement des enfants aux parents, le besoin d'entretenir des relations fortes et régulières.
Leurs résultats sont très affirmatifs: plus les relations familiales sont fortes, plus la demande de régulation du marché du travail est forte. Leur conclusion rappelle le travail effectué par Francis Fukuyama dans son Livre, Trust, the social virtues and the creation of prosperity, publié en 1995.

Pour renforcer leur étude, les chercheurs ont souhaité lui donner de la profondeur historique en s'appuyant sur le General Social Survey (GSS) appliqué aux immigrés des Etats-Unis avant 1940, l'étude récente d'économistes sur les types familiaux et la disparité des régions européennes (Family types and the persistence of regional disparities in Europe, Duranton, Rogriguez, Sandall) déjà recensée dans ce blog et enfin les travaux historiques d'Emmanuel Todd sur les structures familiales.

La conclusion générale de l'étude est claire:
"Dans tous cas nous avons trouvé confirmation d'une forte corrélation entre la présence d’institution de régulation du marché du travail avec le désir de réglementation de celui-ci et certains types de structures familiales.

La corrélation entre la réglementation du marché du travail, le poids des traits culturels familiaux, ainsi que le lien entre cette même réglementation et certaines valeurs familiales, expliquent la difficulté de la libéralisation des marchés du travail. D’une certaine manière, le relatif faible emploi et l’inefficacité associée à la réglementation du marché du travail est le prix que certains pays choisissent de payer pour profiter des bénéfices des liens familiaux de proximité."


Je recenserai dans mon prochain article, l'important livre de James C Bennett et Michael Lotus, America 3.0 ou l'hypothèse familiale est centrale.


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